La liberté de choisir est notre bien le plus cher !

Je ne voulais pas commencer encore un article par le titre "Révoltée" car vous, chers lecteurs, allez finir par croire que soit je n'ai aucune imagination soit aucune originalité. Il n'empêche : je le suis (révoltée) !

J'avais déjà pensé faire un article sur ce thème (patientez encore un peu et vous saurez tout) mais je n'avais pas encore pris le temps, mais après ce matin, j'ai décidé de me trouver un peu de temps pour le faire aujourd'hui...

Donc voila, la semaine dernière, nous mangions avec Bibou devant les infos (ouais, on met les infos en fond sonore, j'essaie pas de me la jouer genre trop top intellect', surtout que vu ce qu'ils racontent dans le 20h... m'enfin ceci est une autre histoire)... Je reprends donc, un sujet nous fait dresser l'oreille : quelques dizaines de Parisiens ont fait une marche de protestation contre... l'avortement !!! Petite palme au passage pour la réflexion hautement intellectuelle d'une jeune-fille sans doute guère plus âgée que moi : "Je suppose que le suivi psychologique des planning familiaux sont... enfin j'y suis jamais allée, mais je suppose qu'il est assez pathétique"... Eh bien, d'un on se renseigne avant de porter des jugements, et de deux, euh... rien, non, on se renseigne avant de porter des jugements lol !

Bref, on commence à discuter de ça avec Bibou, en déplorant les idées si étroites de certains, et imaginant Mme Veil se désespérant du peu de progrès faits en 30 ans... Et ce matin, rebelotte, dans le 20minutes, un article nous consterne : "Une campagne sur le droit à l'avortement (par l'association Planning Familial) fâche l'Eglise" (première pensée : "ça m'étonne pas, et puis qu'est ce qu'on s'en fout que ça leur plaise ou non ? bon, lisons quand-même...). Nous y lisons donc que sur le site Web du diocèse de Paris (ils ont un site web ?!?!!), les évêques de l'IDF estiment que l'avortement est "une blessure et un échec pour les femmes", qu'il est temps de promouvoir "une culture respectueuse de la vie (ben justement, commencez par réfléchir au respect de l'enfant qu'on fait naître dans la misère...) et de la dignité des femmes" (que de grands mots pour des paroles aussi insipides que ces pensées ! Enfin, un slogan scande "promouvoir l'avortement, c'est renoncer à nos responsabilités"... ou alors le contraire, et être justement suffisemment responsable pour se rendre compte qu'un enfant n'est pas une poupée ou un chien, et que l'on est pas encore à la hauter de supporter les responsabilité qu'il amène...

Cela fait maintenant 30 ans que l'avortement est légal en France, après des années de combat des femmes pour ce droit. Autre point : il me semble qu'en l'occurence, personne n'est OBLIGE d'avorter, et les filles/femmes qui le souhaitent ou ont des convictions, ont il me semble, le droit de mener leur grossesse à terme. Pourquoi alors priver les autres du droit d'interrompre la leur ? Pourquoi ces esprits obtus scandant "oui à la vie", et accusant les pauvres filles de 15 ans qui ont fait une bêtise de meurtre ? Pourquoi ne pas laisser à chacune le droit de choisir par elles-même ?

D'autant qu'il ne faut pas se leurrer, si l'avortement est à nouveau illégal (mais ça m'étonnerait que parce que 25 personnes sont allées agiter des panneaux de bois et crier dans la rue, cela ait une quelconque influence sur le sujet), les filles/femmes ne vont pas tout à coup se retrouver plus prêtes qu'elles ne l'étaient avant... Conséquences (à mon avis) : hausse des avortements illégaux ou à l'étranger, hausse des abandons de nouveau-nés dans des poubelles de lycées ou des jardins publics. Mes propos sont durs, je l'avoue, mais c'est ce que je ressens.

Certains ne seront peut-être pas d'accord avec moi, mais je suis d'avis de pardonner une "erreur de parcours" (sans parler bien sûr des victimes de viol, là, c'est encore pire), et laisser une deuxième chance à une jeune-fille de profiter de sa vie, de grandir normalement... Oui, je pense qu'avorter est un traumatisme à vie, mais non, je ne pense pas que le rendre illégal rendra les jeunes-filles plus heureuses... On pourrait arguer que la peur des conséquences, sans l'avortement dans les options, rendra justement les jeunes plus attentifs et plus sérieux... mais permettez-moi d'être dubitative sur ce point ("Si jeunesse savait, si vieillesse pouvait"...).

En dehors de cela, bien sûr, l'on peut considérer l'avortement comme un crime, quelque soit la date à laquelle on le pratique. Certes, mais vaut-il mieux mener les grossesses indésirées à terme (ma grand-mère m'a un jour bouleversée, en me racontant qu'à son époque, certaines femmes se jetaient du haut des échelles ou de petits toits, ou faisaient nombre d'efforts inutiles (porter des poids très lourds, travail dans les champs particulièrement épuisant...) afin de provoquer des fausses couches !), bref, je reprends : donc vaut-il mieux forcer les femmes à mener leur grossesse à terme ? Car pour moi, trois options sont possibles à partir de là :

- soit par un heureux hasard, moultes éléments sont réunis : la fille est heureuse, elle se sent en fait prête, a un travail stable, un peu d'argent de côté, son copain est ravi et il est resté près d'elle, et ils décident d'avoir l'enfant, "and happily ever after" ...

- soit en proie à une détresse totale, la fille finit par abandonner l'enfant (encore plusieurs options : le faire adopter, le confier à la DDASS, l'abandonner dans un parc où il mourra très certainement avant d'avoir eu la chance de vivre, auquel cas la fille sera pour le coup réellement accusée de meurtre !)

- soit encore, le bébé nait, la fille arrête ses études, se retrouve dans un centre pour jeune mère célibataire (ou bien si le mec est resté, ils se retrouvent tous plus précisément dans la m...), et dites-moi : pensez-vous que les parents et le bébé seront heureux, et qu'on aura vraiment donné sa chance à l'enfant ?

- soit enfin, elle tente le tout pour le tout : aller à l'étranger se faire avorter, ou tenter par quelque moyen que ce soit de provoquer une fausse couche, et ainsi mettre sérieusement sa santé voire sa vie en danger, avec le risque de ne plus jamais être enceinte lorsqu'enfin elle se sentira prête...

Je suis d'accord, l'avortement n'est certainement pas un choix facile, il y a des conséquences psychologiques, mais je pense qu'il y a plus que ça. Je pense que c'est le DEVOIR des parents de donner les meilleures chances à leurs enfants... et pour cela, mieux vaut être prêt, et avoir les ressources nécessaires... Personne n'est parfait, et les erreurs arrivent, le tout est d'avoir suffisemment de recul pour voir quelles sont les plus grosses...

Alors messieurs-dames les opposants, libre à vous de voir vos filles finir caissières, mères de 10 enfants car l'avortement est illégal (et l'abstinence impossible lol !), laissez-nous le droit d'en décider autrement, et de prendre une grave décision si le moment n'est pas venu. Comment être une bonne mère lorsqu'on est soi-même toujours une enfant ???

Edit : suggestion toute personnelle de Bibou ! Pourquoi ne pas mener la grossesse à terme, congeler le bébé, et le décongeler quand on est prêts ? Après tout, on ne serait pas les premiers à le faire, un petit coup de micro-ondes, et l'affaire est réglée lol !!!!!!!!!!! (Quand je me rends compte de ce que j'écris parfois !!!)